Les biotechnologies utilisées à bon escient permettent de
disposer de réserves inépuisables de molécules physiologiques qui sont
déficitaires dans certaines pathologies.
Par
exemple le diabète
insulino-dépendant se traitait jadis par transfusion
d'insuline de porc !! Grâce aux progrès dues aux
biotechnologies, on peut à présent faire produire
cette hormone par des bactéries qui sont génétiquement
programmées. Le grand avantage est qu'on en dispose en
quantité illimitée (ou limitée seulement par
le coût), et qu'elle est parfaitement compatible puisque le
gène inséré dans la bactérie est le
gène humain.
Un
autre exemple de production
d'une hormone par des bactéries, c'est l'hormone de
croissance. Vous vous souvenez sans doute du scandale qui a eu
lieu suite à des transfusions d'hormones de croissance
prélevées sur des hypophyses de cadavres. Plus de
10% de ces hormones commercialisées étaient
contaminées par la maladie de Creuztfeld Jacob, et sur 900
enfants traités, 98 sont décédés.
Faire produire cette hormone par des bactéries, E. Coli,
présentent donc de fameux avantages tant sur le plan
économique (une cuve de bactéries produit autant
d'hormone que 35 000 hypophyses humaines) que sanitaire.
Mais la folie ne s'arrête pas là :
on peut même faire
produire des substances physiologiquement nécessaires par
des végétaux ! Eh oui messieurs dames ! Soyons
chauvins, et prenons l'exemple de ces chercheurs français
qui ont déposé un brevet pour la production
d'hémoglobines par... des plants de tabac ! La
production en masse de l'hémoglobine permet de faire face
aux cas d'urgence comme des catastrophes naturelles entraînant
d'importantes pertes de sang, sans avoir à se soucier des
problèmes de compatibilité.... Après ça,
qu'on ne vienne plus me dire que le tabac est nocif pour la santé
!! Pour un autre exemple de production de médicaments
par des plante, allez donc voir
la page de nos chers collègues
!
Bon,
les bactéries et les plantes, c'est bien joli, mais c'est
petit, et pour obtenir des quantités suffisamment
importantes, il en faut un sacré nombre ! D'où
l'idée de faire produire ces molécules par des
animaux plus gros, comme cette
brebis qui a pour mission de traiter la mucoviscidose. Des
brebis transgéniques peuvent produire dans leur lait une
enzyme nécessaire pour soigner certaines maladies : la
protéine AAT (Alpha 1 antitrypsine). Une brebis donne
environ 300 litres de lait par an, avec de 1 à
30 grammes de molécule par litre. Ainsi une seule
brebis peut fabriquer autant de protéine AAT qu'un
fermenteur cellulaire. Cependant seuls 1 à 2 % des
embryons manipulés portent le gène désiré,
et il faut deux ans pour constituer une lignée de brebis
assurant les volumes nécessaires à des essais
cliniques. Un secteur donc à développer.
Vous trouverez sur ce
même
site bien fait et d'abord facile d'autres exemples de
médicaments formés à partir des
biotechnologies.
Voici
un autre site, également bien fourni, pour nous faire
réfléchir sur l'intérêt des OGM
dans le domaine de la santé. Prenez l'exemple du « riz
doré » qui synthétise de la vitamine A et
qui permettrait d'éviter des carences en cette vitamine
dans les pays du Tiers Monde qui consomment essentiellement cette
céréale.
Mais il n'y a pas que ça, et les biotechnologies peuvent
servir également à la Recherche, comme pour ce
poisson
dont les organes sont rendus à loisir luminescents, au
déminage,
même !
par
Claude HEYMONET et
Solène
JOUAULT
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